Une console de rétro-gaming française qui soulève la controverse : véritable innovation ou habile escroquerie ?
28 mai 2024

Une console de rétro-gaming française qui soulève la controverse : véritable innovation ou habile escroquerie ?

Par Eliott Loudon

Un créateur de console de rétro-gaming français dans le collimateur

Basé en Seine-et-Marne, un vendeur de consoles de rétro-gaming a récemment été la cible de vives critiques sur internet, l’obligeant à fermer son site web. Mais qu’est-ce qui a provoqué une telle réaction ? Le déclencheur serait un article du quotidien Le Parisien datant du 25 mai 2024. Ce dernier dressait le portrait d’un entrepreneur local, Gwénaël R., qui se spécialise dans la création et la vente de consoles de rétro-gaming. Le produit phare de Gwénaël R., la Gwardbox 2, a notamment été mis en avant.

L’article du Parisien décrit la Gwardbox 2 comme une console de rétro-gaming presque entièrement fabriquée à Bray-sur-Seine. Elle serait fournie avec plus de 10 700 jeux, tous devenus légalement gratuits après une période de commercialisation et sur décision de leur éditeur. Le tout pour un prix de 280 euros. Cependant, ces affirmations sont loin d’être exactes.

La réalité derrière la Gwardbox 2

Contradictoirement à l’article du Parisien, la Gwardbox 2 n’est pas entièrement fabriquée en Seine-et-Marne. En réalité, la console repose sur une carte-mère Asus, une Tinker Board 2.0. La partie logicielle est assurée par un Recalbox, un outil d’émulation gratuit. Quant à la manette, elle est une 8Bitdo SN30 Pro 2, contrairement à ce que prétend Le Parisien, qui affirmait qu’elle était fabriquée par un partenaire de Nintendo.

En fait, seule la coque de la console peut se vanter d’être fabriquée localement. Elle est dessinée et imprimée en 3D par l’entrepreneur, avant d’être décorée par un artiste peintre d’un garage local. Le reste de la console est constitué de composants accessibles au grand public, ce qui remet en question le prix élevé de 280 euros demandé par son créateur.

Des accusations de jeux pirates et de déclarations contradictoires

Un autre point de contention concerne les jeux inclus dans la console. L’article du Parisien affirme que la Gwardbox 2 embarque plus de 10 700 jeux libres de droit. Cependant, Gwénaël R. contredit cette affirmation, expliquant qu’il s’agit en réalité de la capacité de stockage de la machine. De plus, un tweet promotionnel de la Gwardbox 2 suggère que la console permet de jouer à 6 000 jeux, dont certains ne sont pas tombés dans le domaine public.

Face à ces accusations, Gwénaël R. a fermé son site le 27 mai 2024, suspendant par conséquent la vente de sa machine. Il a exprimé son exaspération face à ce qu’il considère comme un acharnement, affirmant avoir répondu à 47 mails depuis le matin de la fermeture de son site. Mais ces réponses seront-elles suffisantes pour calmer la tempête ?

  • Un entrepreneur français crée une console de rétro-gaming suscitant la polémique.
  • La Gwardbox 2, vendue à 280 euros, serait presque entièrement fabriquée localement et comprendrait plus de 10 700 jeux.
  • En réalité, la console repose sur une carte-mère Asus et utilise un Recalbox pour la partie logicielle. La manette est une 8Bitdo SN30 Pro 2.
  • Face aux critiques, l’entrepreneur a fermé son site et suspendu la vente de la console.