Les manipulations subtiles des grandes marketplaces françaises: un aperçu alarmant des tactiques trompeuses couramment utilisées
Une étude révèle les procédés manipulatoires des marketplaces
Une étude récente a dévoilé que les plateformes d’e-commerce, y compris en France, font usage de procédés manipulateurs connus sous le nom de « dark patterns ». Ces tactiques, conçues pour influencer les comportements d’achat des consommateurs, sont exploitées malgré leur interdiction par le Digital Services Act (DSA).
L’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir a révélé ces résultats inquiétants, signalant l’utilisation de ces techniques sur les vingt principales plateformes de vente en ligne les plus fréquentées. Les autorités compétentes ont été saisies pour traiter cette question préoccupante.
Des pratiques manipulatoires conduisent à la surconsommation
Les dark patterns sont des éléments de conception spécifiquement déployés par les entreprises sur les marchés numériques pour exploiter les biais cognitifs et orienter le choix de l’individu. Ces tactiques, qui créent un sentiment d’urgence, intègrent des éléments ludiques dans le parcours d’achat ou activent une option par défaut, ont été identifiés par des études comportementales.
Ces techniques, pourtant explicitement interdites, permettent de pousser le consommateur à prendre des décisions qu’il n’aurait pas prises sans ces procédés manipulatoires. Elles servent à convaincre inconsciemment le consommateur de payer plus que nécessaire, d’acheter des produits inadaptés à leurs besoins ou même non voulus, ou encore à consentir à divulguer davantage de données personnelles.
- L’effet d’ancrage: le consommateur est supposé répéter une action s’il a déjà pris l’habitude de l’effectuer.
- L’aversion à la perte: le consommateur est présumé attribuer plus de valeur à un objet en sa possession.
- La surcharge informationnelle: le consommateur est supposé ignorer une quantité excessive d’informations et à ne pas sélectionner les éléments pertinents.
Malgré leur interdiction, ces pratiques sont largement utilisées par les acteurs du e-commerce
Malgré la mise en place du Digital Services Act (DSA) qui interdit strictement l’utilisation des dark patterns, ces techniques sont couramment utilisées par les vingt marketplaces les plus fréquentées par les Français. Les plateformes comme Temu, AliExpress, Amazon, Rakuten France, la Fnac ou même Leroy Merlin sont citées dans l’étude pour leur utilisation abusive de ces tactiques trompeuses.
La plateforme chinoise Temu, lancée en France en avril 2023, est signalée pour utiliser le plus grand nombre de dark patterns. Elle est suivie de près par AliExpress, une autre plateforme chinoise. Cependant, certaines des plus grandes places de marché américaines et françaises, comme Amazon, Veepee, Cdiscount, Airbnb, Rakuten France et ManoMano, utilisent également de nombreux dark patterns.
L’UFC-Que Choisir a saisi la DGCCRF et la Commission européenne
Face à ces résultats alarmants, l’association de protection des consommateurs a décidé d’alerter la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et la Commission européenne. L’UFC-Que Choisir espère que des enquêtes supplémentaires seront menées et que des sanctions seront imposées à ces entreprises qui contournent les régulations en place.
L’association a affirmé qu’elle resterait vigilante dans les mois à venir et qu’elle n’hésiterait pas à agir en justice si ces pratiques persistaient. Cette révélation met en lumière les pratiques trompeuses couramment utilisées dans l’industrie du e-commerce et appelle à une régulation plus stricte pour protéger les consommateurs.