La plateforme chinoise Temu face à une grave accusation en Europe : violation du DSA et tromperie des consommateurs
Le tumulte autour de Temu en Europe
La montée en puissance de la plateforme de e-commerce chinoise Temu n’est pas passée inaperçue en Europe. La stratégie agressive de l’entreprise, qui propose des produits à des prix défiant toute concurrence, a attiré l’attention des associations de consommateurs sur le vieux continent.
Des voix se sont élevées pour dénoncer les pratiques de Temu. Des plaintes ont été déposées auprès de la Commission européenne, accusant la plateforme de tromper les consommateurs et de violer le Digital Services Act (DSA), le cadre réglementaire de l’Union européenne pour les services numériques.
Les associations de consommateurs passent à l’offensive
Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a annoncé avoir déposé une plainte contre Temu, en collaboration avec 17 de ses membres, dont l’UFC-Que Choisir pour la France. La directrice générale du BEUC, Monique Goyens, a dénoncé l’usage de techniques manipulatrices par la plateforme pour inciter les consommateurs à dépenser plus.
Certaines associations de consommateurs en Europe avaient déjà pointé du doigt Temu auparavant. Le groupe italien Altroconsumo avait révélé que certains produits cosmétiques vendus sur la plateforme ne comportaient pas de liste d’ingrédients complète. De son côté, l’Allemand vzbv soupçonne Temu de produire des avis produit trompeurs et de créer la confusion avec ses réductions de prix.
Le détail des accusations portées contre Temu
Deux principaux griefs sont formulés contre Temu par le BEUC et ses membres. Le premier concerne la traçabilité insuffisante des marchands qui vendent sur sa plateforme. Le second point d’accusation est l’utilisation par la plateforme de pratiques manipulatrices et trompeuses, connues sous le nom de « dark patterns », et son opacité sur la manière dont elle recommande les produits.
Les consommateurs pourraient être confrontés à des versions alternatives et plus coûteuses d’un produit sur lequel ils ont cliqué, ou avoir des difficultés à fermer leur compte. Ils seraient également laissés dans l’ignorance quant à l’identité des vendeurs. Selon Monique Goyens, cette absence de traçabilité empêche les consommateurs de prendre une décision éclairée ou de savoir si un produit est conforme aux règles de sécurité de l’UE.
Temu face à la loi européenne
Le BEUC affirme que Temu enfreint la nouvelle loi de l’UE sur les services numériques et demande une enquête des autorités. Cette démarche vise à garantir la protection des 75 millions d’utilisateurs européens mensuels de la populaire plateforme e-commerce, qui a réussi à s’imposer sur le marché grâce à des prix cassés et un marketing agressif.
Le résultat de cette plainte pourrait avoir des conséquences considérables pour Temu. En effet, si l’entreprise est reconnue coupable de ces accusations, elle pourrait faire face à des amendes considérables et voir sa réputation gravement entachée.
Un avenir incertain pour Temu
Alors que Temu continue de croître, l’issue de cette affaire pourrait être un tournant décisif pour l’entreprise. Si les accusations portées contre elle sont jugées fondées, cela pourrait entraîner une baisse significative de sa clientèle et par conséquent, de ses revenus.
Dans le scénario le plus pessimiste, Temu pourrait même être contraint de quitter le marché européen. Cependant, il est également possible que l’entreprise parvienne à se conformer aux réglementations de l’UE et à regagner la confiance des consommateurs.
- La plainte déposée par le BEUC et ses membres
- Les accusations de tromperie et de violation du DSA
- Les conséquences potentielles pour Temu
- L’avenir de Temu en Europe