Ingénierie sociale: une menace invisible dans le cyberespace, ses techniques et comment se protéger
13 mai 2024

Ingénierie sociale: une menace invisible dans le cyberespace, ses techniques et comment se protéger

Par Eliott Loudon

Ingénierie sociale : un danger caché dans le cybermonde

Le danger de l’ingénierie sociale est souvent sous-estimé dans le vaste monde de la cybersécurité. Elle s’appuie sur l’exploitation de la psychologie humaine pour parvenir à des fins malveillantes, plutôt que sur l’exploitation de failles techniques dans les systèmes. En utilisant des tactiques de manipulation subtiles, les cybercriminels sont capables de tromper les utilisateurs pour qu’ils divulguent des informations sensibles ou compromettent la sécurité de leur propre environnement de travail.

Il est difficile de lutter contre l’ingénierie sociale en raison de sa nature insidieuse. Elle n’est pas basée sur des vulnérabilités techniques que l’on peut facilement corriger, mais sur des caractéristiques humaines innées comme la curiosité ou la peur. Le fait que près de 98% des cyberattaques impliquent une forme d’ingénierie sociale, selon la plateforme logicielle Splunk, souligne l’ampleur de cette menace.

Exemples notoires d’attaques d’ingénierie sociale

Il y a eu de nombreux cas de cyberattaques d’ingénierie sociale à grande échelle qui ont eu des conséquences désastreuses. Voici trois cas marquants :

  • En 2016, l’email du directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, a été compromis par un faux email se faisant passer pour Google. L’accès obtenu a conduit à la divulgation d’emails internes, influençant l’opinion publique pendant la campagne présidentielle.
  • Entre 2013 et 2015, l’escroc lituanien Evaldas Rimasauskas a réussi à tromper Facebook et Google en envoyant des factures pour des services fictifs, en utilisant des noms d’entreprises semblables à ceux de vrais fournisseurs. Il a réussi à soutirer plus de 100 millions de dollars aux deux entreprises, uniquement grâce à des emails.
  • En 2020, des pirates ont réussi à manipuler des employés de Twitter pour accéder à des outils internes. Cela leur a permis de prendre le contrôle de comptes de personnalités et d’entreprises, qu’ils ont utilisés pour promouvoir une escroquerie au Bitcoin.

Techniques d’ingénierie sociale

Il existe une variété de stratégies d’ingénierie sociale que les cybercriminels peuvent utiliser pour tromper leurs victimes. Ces techniques peuvent aller du simple hameçonnage, qui implique l’usurpation de l’identité d’une personne ou d’une entité de confiance pour obtenir des informations, à des escroqueries physiques et téléphoniques plus complexes.

Quelques biais humains couramment exploités par ces attaques comprennent le biais d’autorité, le biais de conformité sociale, le biais d’urgence et le biais de rareté. Ces biais sont utilisés pour manipuler les victimes en leur faisant croire qu’ils doivent agir de certaines manières ou divulguer certaines informations.

Le rôle de l’IA dans l’ingénierie sociale

Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) posent de nouvelles menaces en matière de cybersécurité. Les générateurs de texte basés sur l’IA, tels que ChatGPT, sont maintenant capables de créer des messages de phishing plus convaincants. De plus, l’IA peut être utilisée pour cibler des individus spécifiques en identifiant leurs profils et réseaux en ligne, ce qui peut faciliter la mise en œuvre d’attaques d’ingénierie sociale à grande échelle.

En combinant la génération de texte avec d’autres technologies génératives comme le clonage vocal ou les deepfakes, les cybercriminels peuvent concevoir des campagnes de phishing encore plus sophistiquées et convaincantes.

Protégez-vous contre l’ingénierie sociale

La meilleure défense contre l’ingénierie sociale est la vigilance de l’utilisateur. Les utilisateurs doivent être conscients des stratégies d’ingénierie sociale et être capables de reconnaître et d’éviter les tentatives de manipulation. Voici quelques mesures préventives recommandées :

  • Vérifiez toujours l’origine des informations reçues.
  • Utilisez des logiciels de sécurité robustes pour protéger vos appareils.
  • Limiter les informations partagées en ligne.
  • Renforcez vos accès avec des mots de passe forts et une authentification à deux facteurs.
  • Pour les entreprises, adoptez une politique de moindre privilège pour réduire le risque de compromission en cas d’attaque.